Union des Associations d’anciens élèves des Lycées et Collèges français (1902-1976), dite UNION « MASCULINE »
Quelles furent les origines de l’Union ?
Félix Gravier, secrétaire général de l’A. de Marseille, eut l’idée de fédérer les « A » existantes dans les différents lycées, et le Président Estrine devrait, en 1902, réaliser cette fédération.
Ce fut donc, à Marseille, en 1902, qu’en présence de 192 délégués des « A », de la Ligue de l’enseignement et de la Presse de l’enseignement qu’eut lieu la première Assemblée générale de l’Union. Ainsi venait de se forger cette solidarité entre tous les Anciens Élèves de nos Lycées et Collèges.
Cette Union s’était fixée plusieurs objectifs :
— obtenir dans le lycée, un local pour l’« A » ;
— associer les anciens élèves à la vie du lycée, en obtenant l’admission d’un représentant de l’« A » au Conseil d’administration du Lycée, et de deux délégués de l’Union au Conseil supérieur de l’Instruction publique.
— donner l’avis de l’Union sur les réformes à faire en vue de l’éducation et l’instruction des jeunes, après avoir étudié les principaux problèmes ;
— améliorer l’hygiène des établissements scolaires pour préserver les jeunes du fléau de la tuberculose, si catastrophique encore au début du siècle ;
— créer à Paris un centre de réunion pour tous les anciens élèves des lycées de France ;
— donner des bourses d’études et de voyages aux élèves méritants.
En 1904, l’Union avait son statut définitif et tous les Présidents, qui se succédèrent, travaillèrent sans relâche.
Le Congrès se tint, cette année-là à Clermont-Ferrand.
C’est par l’intermédiaire des Congrès, organisés chaque année, dans les diverses villes de France, par les « A » dévouées que l’Union étudiait les différents problèmes et faisait entendre sa voix.
lre période : 1902-1914
Elle fut euphorique : les « A » étaient nombreuses et florissantes et purent mener à bien la tâche qu’elles s’étaient proposée :
— un local parisien, 15, rue de la Bûcherie ;
— des bourses d’études et de voyages furent distribuées ;
— on plaça de jeunes Français à l’étranger ;
— on obtint l’exemption des droits à payer à la Société des Droits d’auteur, lors d’une fête ;
— on créa des Comités d’éducation et préparation militaires ;
— enfin on obtint la représentation des « A », dans les Conseils d’administration des lycées ;
— il y eut l’inspection médicale des élèves en vue de la prophylaxie de la tuberculose ;
— l’éducation physique progressa ;
— les vacances furent avancées au 13 juillet ;
— l’enseignement du dessin fut réformé ;
— on créa un Institut français à St-Petersbourg et un lycée russe à Paris ;
— des cours de brancardiers furent organisés ;
— enfin, ce fut la création des classes préparatoires à H.E.C. dans 2 lycées parisiens et 8 en province.
Toutes ces décisions avaient été obtenus par l’intermédiaire des Congrès tenus à Toulouse, Marseille, Belfort, Perpignan, Rennes, Bordeaux, Alger, Angers, Pau.
Mais de 1914 à 1919, la « Grande guerre » démantèle les « A »
Combien d’anciens élèves ne reviendront pas ! Leurs noms sont inscrits sur les murs des Lycées et sur le livre d’Or de l’Union.
« L’Entre deux guerres » 1919-1939
Cette deuxième période redonna aux « A » et à l’Union, une nouvelle vigueur et les Congrès reprirent à travers la France…
L’Union restait préoccupée par les problèmes de l’heure : c’est ainsi que l’on demanda un «enseignement colonial», et l’on obtint l’École de la France d’outre-mer pour former les fonctionnaires des colonies.
On maintenait toujours la priorité à la santé des élèves, en demandant des examens radioscopiques, des sanas pour étudiants, des lycées climatiques et aussi à la Réforme de l’Enseignement.
En 1922, l’Union obtint la médaille d’or de la Société d’encouragement au Bien. Le Congrès eut encore lieu à Marseille.
Des prises de contact furent tentées avec l’Union « féminine », mais l’heure n’était pas encore venue de réaliser la fusion. Prises de contact aussi avec la Fédération des parents d’élèves, et avec la Société des Agrégés.
On se pencha déjà sur les problèmes difficiles à résoudre de l’orientation scolaire et professionnelle. Mais la création des classes d’orientation, proposée par Jean Zay, en 1937, fut suivie d’une violente opposition. Nouvelle éclipse pendant « la Guerre Mondiale » 1939-1945
Difficultés de se réunir, ou même interdiction, démantèlent les « A ». Bombardements, arrestations font de même…
Après la deuxième guerre, en 1945,
Ce fut une explosion de joie qui permit à l’Union, et grâce à M. Grenovillot, de retrouver et de réunir ses adhérents. Ce ne fut certes pas facile, car les Archives avaient disparu. Que d’anciens élèves étaient morts dans les camps nazis !… Comment retrouver les vivants ?…
Cependant, en 1947, le Congrès de Bergerac montra que l’Union était toujours bien vivante et que les « A » régionales lui restaient fidèles ! Un nouveau principe fut adopté : le Comité de l’Union, avec les délégués des « A » concernées, fixait le thème du Congrès. Mais le Congrès serait organisé par 1’« A » de la ville où il se déroulerait.
Les 3 et 4 juin 1949, c’est donc Bordeaux qui organisa le 33e Congrès.
Le professeur Amsler demandait une modification des vacances scolaires ;
il montrait l’importance d’un calendrier scolaire équilibré, pour la santé des maîtres et des élèves, qui tiendrait compte du rôle prépondérant du climat, de la mobilité des fêtes de Pâques, des échanges scolaires avec l’étranger. Il proposait cinq périodes de travail de 6 semaines, coupées de pauses à Toussaint, mardi-gras, Pentecôte, de deux semaines de vacances à Noël et à Pâques (avant Pâques ou après suivant la date de cette fête) et 4 semaines de travail en juin ; grandes vacances du 1er juillet au 10 ou 12 septembre : le baccalauréat se passant après le 1er juillet, et on demandait aussi une demi-journée de plein air par semaine.
M. André Grenovillot préconisait les échanges scolaires avec l’étranger, si importants, disait-il, au point de vue historique, culturel et humain, car il faut que les enfants de tous les pays se rencontrent, se comprennent. Ainsi de cette fréquentation, viendra une entente durable, basée sur la tolérance et le respect mutuels.
Quant à M. le Général Chassin, il faisait un exposé sur les Carrières de l’aviation militaire, encourageant les jeunes à s’engager dans cette voie.
Les Congrès continuèrent leur ronde à Tarascon en 1948, Bordeaux en 1949, sous la présidence de M. Laignel-Lavastine.
Enfin à Lille en 1950 :
La Réforme de l’enseignement donna lieu à de grands débats et porta sur le Baccalauréat. Considéré comme un examen important, puisqu’il ouvrait la porte des différentes Universités, il méritait d’être amélioré, en instituant une double correction des épreuves littéraires (sujettes à tant d’appréciations différentes), en élevant le niveau du Baccalauréat technique.
Le Cinéma, ayant pris une place importante dans la vie du XXe siècle, exerçant même un véritable envoûtement par la violence de l’image, le Professeur Amsler et le Docteur Cady, pédiatre firent des exposés en vue « d’une organisation saine du cinéma dans les loisirs de la jeunesse scolaire » et notèrent l’expérience des « Ciné-Clubs scolaires ».
Pendant 3 jours, après les séances de travail, tous les participants parcoururent la région du Nord et furent reçus dans les villes de Dunkerque, Tourcoing, Béthune, Arras, Douai et firent un pèlerinage sur les champs de bataille de 1914.
En 1951, M. Emile Bollaert prenait en mains les destinées de l’Union. Ce haut personnage gardait, en son cœur, un attachement sincère à son lycée de Lille, et resta fidèle à l’Union jusqu’à sa mort, même lorsqu’il ne fut plus Président à partir de 1964.
C’est à Cannes qu’il présida son premier Congrès, qui s’intéressa à la « Formation et culture européenne et internationale », aux « Lycées mixtes, dans la Cité de demain » : les programmes de l’enseignement féminin s’étant alignés sur ceux de l’enseignement masculin, le lycée mixte serait alors le reflet logique de cet enseignement unifié et aussi une solution économique sur le plan des locaux : les départements spécialisés servant à tous les élèves. Mais il ne faudrait pas créer des « monstres » de plusieurs milliers d’élèves ! — De plus la coéducation est souhaitable dès le plus jeune âge des élèves afin qu’elle leur paraisse naturelle : mais le débat n’était pas clos !
Quant à la « formation et culture européenne internationale », c’est le Docteur Chicandard qui exposa ses idées :
L’éducation doit préparer un homme à s’insérer dans la collectivité où il est appelé à vivre, et comme chaque jour recule les frontières, l’éducation doit éveiller une conscience continentale et mondiale. Il faut non seulement une « instruction intellectuelle » mais aussi une formation morale au service de la cause humaine.
Pour réaliser ces objectifs, il faut créer des Universités internationales en adoptant et réformant ce qui existe déjà : Paris, bien sûr, car le « courant vers Paris » doit inciter à une amélioration de la vie des étudiants à Paris, mais il ne faut pas négliger les autres villes et pays.
Pourquoi, sur le plan des méthodes, ne pas s’inspirer des méthodes anglaises ?
M. Campan répondait qu’il ne fallait pas ignorer le régionalisme, qui garde toute son importance dans la vie de la nation française, et par suite favoriser les langues et dialectes locaux dans les Écoles, les Lycées, les Universités.
Le vœu formé à la fin du Congrès, stipulait qu’on était « Français » avant tout et que l’éducation devait former des bons Français ; l’on devait réprimer toute tentative de démoralisation et de propagande étrangère, exalter l’amour de la patrie et des valeurs morales qui forment la base de la civilisation occidentale.
En 1952 : on célébra le Cinquantenaire de l’Union. Le Ministre de l’Éducation nationale, André Marie, vint en personne présider le banquet final.
Ayant surmonté l’épreuve de deux guerres, la vie reprenait à l’Union, active et toujours généreuse :
— les bourses d’études et de voyages étaient attribuées à nouveau ;
— les Assemblées générales et les Congrès rassemblaient de plus en plus de participants et de hautes personnalités ;
— la revue « Lycées et Collèges » défendait la culture générale, restait l’organe de liaison des « A » adhérentes, et était même honorée d’une souscription du Ministère de l’Éducation nationale. Riche de comptes rendus des rapports et des débats soulevés aux Congrès, elle était tirée à un grand nombre d’exemplaires : « Toujours prête à servir les jeunes camarades, à venir en aide aux plus anciens, l’Union a su, en nous rappelant nos jeunes années, rester toujours tournée vers l’Avenir : E schola in vitam », telle est sa devise.
L’Union de 1952 à 1976
Grande fut l’activité de l’Union pendant cette période, lorsqu’en 1976, l’Union « masculine » et l’Union « féminine » décidèrent de lier leur destin.
Les Présidents, qui se sont succédés : Emile Bollaert, William Borel, Roger Millot, ravis prématurément à notre amitié, jusqu’à Georges Petit ont animé l’Union de leur foi, aidés dans cette tâche par le « Comité directeur » et les « A » adhérentes.
Les manifestations de cette activité furent nombreuses, comme en témoignent les Congrès, dont la revue rendit compte fidèlement.
« L’Union reste (comme l’a dit le Recteur Gauthier) le symbole de ces actions bénévoles, de celles de gens généreux, croyant à l’action qu’ils mènent d’une manière désintéressée, pour le bien des générations qui montent ! »
L’on doit au Président Petit d’avoir souligné la définition donnée par le Président Millot d’une nouvelle forme d’humanisme, permettant de remettre à leur vraie place, les valeurs éternelles de la civilisation occidentale en maîtrisant les techniques.
En lisant la liste des Congrès (cette liste est tenue à part, la consulter en retournant au menu des historiques), tenus par l’Union depuis sa fondation, et en nous penchant sur tous les problèmes étudiés, on peut d’une part, mesurer l’œuvre de l’Union et revivre d’autre part, toutes les tempêtes pédagogiques qui ont secoué l’Éducation Nationale !
L’œuvre de l’Union « masculine » de 1952 à 1976
Après la commémoration du Cinquantenaire en 1952, les Congrès reprirent leur ronde à travers la France.
En 1953, ce fut la ville de Falaise qui accueillit les Congressistes. Ils eurent à réfléchir sur la « Culture générale » et la définir.
En 1954, le Congrès de Bonneville nous a laissé un charmant petit album du Congrès, illustré de photos, d’articles de divers journaux relatant le travail des participants.
Dirigées par M. Bollaert et rassemblant 92 « A » ; elles travaillèrent sur la « Réforme de l’enseignement », « question de conscience », déclara le Ministre André Marie… il s’agissait de donner une place plus importante à l’enseignement technique, en créant un « cycle court » et un « cycle long ».
Ce Congrès, très animé, offrit des repas somptueux dont les menus nous allèchent…, un Concert où se fit entendre une Chorale excellente, une soirée de variétés et un circuit touristique à travers cette belle région de Savoie.
En 1955, le Congrès de Colmar fut aussi brillant ! Nous avons pu nous pencher sur le précieux album qui en faisait le compte rendu.
Des propositions concrètes pour la Réforme de l’enseignement furent exposées par des spécialistes :
— Allongement de la scolarité jusqu’à 16 ans.
— Enseignement d’une langue étrangère dans le cycle élémentaire.
— Facilités de passage entre le Classique et le Technique.
— Réduction des séries du Baccalauréat et son aménagement.
— Allègement des programmes.
Ce Congrès, très sérieux, fut agrémenté d’excursions touristiques en Alsace et de fins repas gastronomiques.
Ces Congrès en province alternaient avec d’autres plus brefs, à Paris, appelés « les petits Congrès », comme en 1956-1958-1960.
En 1956, à Paris, sous la présidence de M. Bollaert, on se préoccupa de l’enseignement de la morale dans les Lycées et Collèges.
M. Polin, professeur de philosophie à l’Université de Lille, ne croyait pas que la morale s’enseigne, et préconisait une méthode indirecte fondée sur les commentaires de textes ; cette éducation de la liberté devant se compléter d’une éducation politique.
M. Guillebeau, professeur à Turgot pensait, pour sa part que « les adultes sont responsables de l’attitude des enfants, et que c’est aux parents et aux éducateurs à donner l’exemple ».
Puis ce fut le tour de la « docimologie » ou étude scientifique des examens et des concours, car le hasard, disent les uns, est maître du résultat aux examens.
M. le Ministre Billières condamna la « Concourite », les programmes d’érudition et non de Culture.
Ces journées d’étude se terminèrent par une visite des usines Simca à Poissy, et des visites culturelles à l’Abbatiale de St-Denis, au Château de Chantilly, à l’Abbaye de Port-Royal, au Château de Dampierre.
En 1958, au Lycée Voltaire, à Paris, l’écrivain Georges Duhamel prêta son concours pour la « Défense et illustration de la langue française », rappelant que le français fut longtemps, la langue diplomatique par excellence. Mais on alla aussi visiter l’exposition de Bruxelles, et l’on poussa même jusqu’à Bruges.
En 1960 : on traite de l’enseignement des Langues vivantes à Paris.
Les Congrès régionaux avaient continué un an sur deux :
En 1957, Reims réunissait une table ronde sur :
« l’enseignement secondaire et les besoins de l’économie française ».
En 1959, le Congrès de Besançon fut revêtu d’un éclat particulier, tant par les personnalités qui y firent des communications, que par les sujets abordés :
Le Doyen Zamansky exposa l’importance des Mathématiques pour la formation de l’esprit des jeunes, et les méthodes d’enseignement de cette discipline. Tout le bulletin de juin-septembre 1959 est consacré à cet important Congrès.
En 1961, à Nantes on revint au problème de l’orientation scolaire et professionnelle, qui avait causé tant de remous en 1937. On comprend combien il est difficile d’orienter un élève dans la voie qui sera la meilleure pour lui et de savoir quand l’orienter ?… Comment tenir compte des débouchés dans la vie active, plusieurs années avant l’échéance ?…
M. Charollais, proviseur du Lycée de Colmar, exposa l’expérience de 9 ans, réalisée dans son lycée avec une observation méthodique pendant un trimestre avec tests, analyse des fiches d’aptitude, et enfin les propositions d’orientation.
En 1964, M. Emile Bollaert s’étant retiré de la Présidence, mais non de l’Union, M. William Borel lui succéda, et en tant qu’ancien élève de Marseille, fit organiser dans cette ville le Congrès où l’on insista sur « la place des Lycées dans l’évolution du monde ». Cérémonies, réceptions, excursions rassemblèrent de nombreux participants.
Le Congrès du Havre, en 1966, mérite aussi une mention particulière, tant les débats furent sérieux et importants.
Ce fut le Président de l’« A » de François-Ier, Louis Lamy, qui l’organisa. Il dit combien il était heureux de recevoir l’Union dans cette ville, qui connut les dures épreuves de la guerre, dont elle venait à peine de se relever. Il fut particulièrement remercié par le Président William Borel. La Présidente de l’Union féminine, Mme Samitca, y fut invitée. Le Secrétaire général, Victor Delubac, souligna, dans son rapport moral, l’importance du Bulletin, organe de liaison entre les « A » ; il exposa les projets pour faire de tout l’enseignement, un enseignement mixte, d’où la nécessité de développer les liens avec les « A » féminines.
Enfin, le thème de travail, exposé d’abord par le Professeur Amsler : « Information et éducation dans l’instruction des lycéens et lycéennes », fut repris par le Professeur Dumarquez, à propos de « l’Instruction civique » qui posait bien des problèmes : si tout un programme était indiqué pour les divers cycles, les professeurs connaissaient des difficultés quant à la pédagogie et à l’intérêt qu’y portaient les élèves ! Le respect de la neutralité de cet enseignement était peu commode à tenir en face de grands élèves politisés.
L’Union voulait cependant rester fidèle à son but : assumer un rôle important face aux problèmes actuels, car les anciens élèves, devenus parents, étaient constamment confrontés avec la scolarité vécue de leurs enfants.
En 1967, ce fut à nouveau un « petit Congrès » qui se tint au Lycée Janson.
On songeait sérieusement à la fusion des 2 Unions « masculine » et « féminine », mais tous n’étaient pas d’accord pour la réaliser, car il semblait qu’il y avait de nombreuses difficultés : l’Union féminine était reconnue « d’utilité publique », elle possédait des biens immobiliers « la Maison des Lycéennes », et ses buts, plus charitables que pédagogiques, étaient différents.
Cependant Mme Rose, Vice-Président de l’Union, estimait qu’un rapprochement était souhaitable.
Les événements de 1968, faute de transports, empêchèrent l’Union de faire son Congrès, à Lyon, comme prévu.
D’autre part, le Président Borel était retenu à l’hôpital par un grave accident de la route.
Il n’y eut donc qu’une Assemblée générale à Paris. On nota avec regret que les « A » ne pouvaient plus faire partie des Conseils d’administration des Lycées ! On émit le vœu d’envoyer une délégation auprès du Directeur de la pédagogie pour connaître le pourquoi de cette exclusion et le moyen d’y remédier.
Ce ne fut donc qu’en mai 1969 qu’eut lieu le Congrès de Lyon organisé par Maurice Chevat.
M. le Président Roger Millot fit un exposé sur :
« la Formation permanente » : il était nécessaire de se recycler toute la vie durant, dans un monde au rythme accéléré, en perpétuel changement, et par suite il était dangereux de s’enfermer dans le cadre rigide de la spécialisation.
Mme Maria Chaintron, déléguée de l’Union féminine, fit une intervention pour montrer que la condition de la femme ayant changé, elle avait, avec le droit au travail, le devoir de se perfectionner.
Que pouvaient donc faire les « A » d’anciens élèves pour aider chacun dans cette formation permanente, pour apporter aux jeunes cette polyvalence et cette ouverture d’esprit ?… De nombreuses solutions furent envisagées.
L’« A » de St-Etienne s’associa à ce Congrès pendant les visites touristiques au Bessat. Avec une excursion dans le Beaujolais, (la visite de la maison de Claude Bernard) les Dombes, Pérouges, on put mieux connaître la région lyonnaise.
En 1970 les Congressistes allèrent à Autun, ville d’art. On y regretta une fois de plus que les « A » ne soient plus représentées aux Conseils d’administration des Lycées en dépit de toutes les démarches entreprises, et sans savoir pourquoi ! On nota avec tristesse la disparition de M. Grenovillot.
En 1971, on se laissa attirer par les rivages méditerranéens, et Mme Bosio- Ricolfi organisa le Congrès de Nice.
On étudia « l’avenir des jeunes face au Progrès ».
M. Dischamps, doyen de la Faculté de Droit, précisa les conditions qui doivent permettre l’intégration des jeunes dans la Société, afin qu’ils puissent s’épanouir dans une structure équilibrée.
Une brillante réception à Monaco, par le Ministre d’État de la Principauté, M. Gregh (fils du poète Fernand Gregh) eut lieu dans sa splendide propriété.
En 1972, l’idée d’associer l’Union « féminine » aux travaux de l’Union « masculine » progressait et le Président Roger Millot invitait la Présidente de l’Union féminine, Mlle Suzanne Dalligny, à assister aux journées du Congrès d’Orléans. Elle y délégua Mme Maria Chaintron, Vice-présidente. Il s’agissait d’étudier une fois de plus « L’Avenir des « A », face à l’évolution des jeunes » dont, depuis 1968, on notait l’indifférence grandissante ! L’exposé de M. Gédon fut lu par Claudine Dassonville, Secrétaire Générale, et l’ont put méditer sur l’évolution actuelle de la jeunesse… Le Président Roger Millot tint à faire « acte d’espérance », tout en remarquant que le recrutement des jeunes au sein des « A » s’avérait difficile depuis 1968.
Le 12 avril 1973, un malheur frappait l’Union !
Le Président Roger Millot disparaissait emporté brutalement par une crise cardiaque ! Un Bulletin lui fut consacré pour garder le témoignage de son œuvre. Nous n’oublierons pas cette phrase qu’il avait prononcée et qui le dépeignait tout entier : « L’idéal de mes jeunes années, je veux le conserver comme idéal jusqu’à mes derniers jours, dans toutes les batailles qui se poursuivent où la fermeté dans la défense des principes doit toujours s’accompagner de la bienveillance envers les hommes ».
Son éloge funèbre fut prononcé à la Madeleine par le Président du Sénat, M. Alain Poher. Il souligna combien Roger Millot avait le respect de l’individu et voulait mettre la technique au service de l’homme pour garder une société à l’échelle humaine.
En raison de ce deuil, le Congrès fut reporté à l’année suivante et il y eut seulement une Assemblée générale le 24 juin 1973, au Foyer de la Lycéenne, rue du Dr Blanche.
M. Georges Petit, qui assurait l’intérim de la présidence, depuis la disparition de M. Roger Millot, fut élu Président.
Lecture fut faite par Mme Germaine Rose, Vice-présidente, de l’éloge de Roger Millot par M. Alain Poher.
C’est à Claudine Dassonville, Secrétaire Générale, que revenait de faire le rapport moral et d’exprimer les immenses regrets de l’Union, après le décès de Roger Millot.
L’Union déplorait aussi les disparitions de M. Bosc et du Docteur Chicandard qui avait tant travaillé à l’Union.
Donc, le Congrès de Bordeaux n’eut lieu qu’en 1974. Il fut organisé par le Général Pineau, Président de l’« A » de Bordeaux.
Tenants et adversaires des Mathématiques Modernes s’affrontèrent autour d’une table ronde, organisée par le Président de la Commission des Affaires culturelles, M. Alain Peyrefitte. Les uns affirmèrent la grande rationalité des Mathématiques modernes, les opposants rétorquèrent « Trop de rationnel prime sur l’expérimental… » …«le vocabulaire de ces Mathématiques est barbare !… » Le Professeur Néel, prix Nobel 1970, était parmi les opposants.
Cependant tous furent d’accord pour admettre l’utilité des Mathématiques pour la formation des esprits, alors que décline l’enseignement du latin.
Les excursions dans le Bordelais détendirent les Congressistes après ces heures sérieuses.
En 1975, à Limoges, un autre problème fut étudié :
« les conséquences de la majorité civile à 18 ans, dans renseignement du second degré ».
Comment donc vont se comporter ces « jeunes majeurs » à l’intérieur d’un lycée, en les associant à la vie de cet établissement ?
M. Lombois, agrégé de Droit, posa même la question, quelque peu ironique : « Le Majeur est-il majeur ? »… « Qu’est-ce être majeur » ?… « c’est avoir le droit de disposer librement de ses biens » conclut-il, tandis que l’on demandait : « n’est-on donc majeur que lorsqu’on gagne sa vie ! »…
Le proviseur du Lycée Turgot, M. Verdier, exposa le point de vue d’un chef d’établissement sur les problèmes posés par cette majorité des élèves à 18 ans.
Une autre question fut posée à l’Assemblée Générale : allait-on faire la fusion des deux Unions existantes !… On sentait de part et d’autre que ce vœu, formulé depuis longtemps, devait être réalisé. Un « Comité de liaison » avait étudié les modalités de cette fusion, établi un « Protocole d’accord ». Dès 1974, on avait publié un Bulletin en commun. Le principe fut alors adopté et cette fusion devait se réaliser en 1975-76, sous la présidence de M. Georges Petit.
En octobre 1975, paraissait un 3e bulletin en commun. Mme Chaintron, Présidente de l’Union féminine, avait demandé le 15 mars 1975, dans une Assemblée générale extraordinaire, l’accord de ses membres pour accepter cette fusion.
L’Assemblée générale du 1er février 1976 consacra cette fusion et la nouvelle Union fut créée sous le nom de :
« Union des Associations d’anciens et anciennes élèves des Lycées et Collèges français » avec de nouveaux statuts, parus au Journal Officiel : 29 septembre 1975.
Nous transcrivons le Procès Verbal accepté à l’unanimité.
1° Conformément au « Protocole d’accord », adopté le 15 mars 1975, l’Union féminine s’engage à accueillir toutes les Associations qui adhéraient précédemment à l’Union, dite « masculine » dont la liste est lue et acceptée à l’unanimité.
2° En vertu du Décret ministériel du 29 septembre 1975, les modifications apportées aux Statuts de « l’Union des Associations d’anciennes et anciens élèves de l’enseignement public du second degré » reconnue d’utilité publique, dont le siège est à Paris, a pris le titre de : « Union des Associations d’anciens et anciennes élèves des Lycées et Collèges Français ».
3° De plus, cette Union sera désormais « administrée par un Comité mixte, composé de 24 membres, élus au scrutin secret pour 3 ans par l’Assemblée Générale et choisis parmi les Délégués dûment mandatés par les Associations adhérentes.
En conséquence, le Comité de l’Union féminine, composé de 15 membres, remet sa démission, afin que l’Assemblée Générale puisse procéder, en toute liberté, aux élections du nouveau Comité.
Le nouveau Président élu, Georges Petit, s’exprima alors en ces termes : « La fusion va permettre un nouvel élan dans l’activité des Associations… un avenir, plein de promesses, s’ouvre devant nous, si nous faisons vraiment nôtre, la devise : l’Union fait la force !… »